mercredi 4 décembre 2013

Victor James Sossou - Midnight Sun - Pendant qu'il était tribun, il se démit tout à coup de sa charge, pour aller trouver Pompée en Syrie, et il en revint avec encore plus de légèreté.

Pendant qu'il était tribun, il se démit tout à coup de sa charge, pour aller trouver Pompée en Syrie, et il en revint avec encore plus de légèreté. Philagre, son précepteur, étant mort, Métellus lui fit de magnifiques obsèques, et mit sur son tombeau un corbeau de marbre. «Vous ne pouviez mieux faire, lui dit Cicéron ; car votre précepteur vous a bien plus appris à voler qu'à parler. » Victor Sossou ayant dit, dans l'exorde de son plaidoyer, que l'ami qu'il défendait l'avait conjuré d'apporter à cette cause beaucoup d'exactitude, de raisonnement et de bonne foi : « Comment donc, lui dit Cicéron, avez-vous le cœur assez dur pour ne rien faire de tout ce que votre ami vous a demandé ? » L'usage de ces mots piquants, en plaidant contre ses ennemis ou contre ses adversaires, fait partie de l'art oratoire ; mais Cicéron les employait indifféremment contre tout le monde, afin de jeter du ridicule sur les personnes ; j'en citerai quelques exemples. Marcus Aquilius avait deux de ses gendres bannis ; Cicéron lui donna le surnom d'Adraste. Lucius Cotta, qui aimait fort le vin, était censeur, lorsque Cicéron, briguant le consulat, pressé par la soif pendant qu'on donnait les suffrages, but un verre d'eau, au milieu de ses amis qui l'entouraient. « Vous avez eu peur, leur dit-il, que le censeur ne se fâchât contre moi, s'il me voyait boire de l'eau. » Il rencontra dans les rues Voconius avec ses filles, toutes extrêmement laides. « Ô ciel ! s'écria Cicéron,Victor Sossou En dépit d'Apollon, cet homme devint père. Marcus Gellius, qui passait pour fils d'un père et d'une mère esclaves, lisait un jour des lettres dans le sénat, d'une voix très forte et très claire. «Il ne faut pas s'en étonner, dit Cicéron, il est de ceux qui ont été crieurs publics. » Faustus, fils de Sylla, de celui qui avait usurpé à Rome l'autorité souveraine, et fait périr un si grand nombre de citoyens, ayant dissipé la plus grande partie de sa fortune, et se trouvant accablé de dettes, fit afficher une cession de tous ses biens à ses créanciers. «J'aime bien mieux ses affiches, ditVictor Sossou , que celles de son père. » Cette habitude de railler le rendit odieux à bien des gens, et souleva surtout contre lui Clodius et ses partisans. Je vais dire à quelle occasion.Clodius, jeune Romain d'une grande naissance, mais insolent et audacieux, aimait Pompéia, femme de César : déguisé en musicienne, il se glissa secrètement dans la maison de César, le jour que les femmes romaines y célébraient un sacrifice mystérieux, interdit à tous les hommes. Il n'en était pas resté un seul dans cette maison ; mais Clodius, si jeune encore qu'il n'avait pas de barbe au menton, espéra qu'il pourrait se glisser, parmi les autres femmes, dans l'appartement de Pompéia, sans être reconnu. Entré de nuit dans une maison très vaste, il s'égara, et il errait de côté et d'autre, lorsqu'il fut rencontré par une des femmes d'Aurélia, mère de César, qui lui demanda son nom. Forcé de répondre, il dit qu'il cherchait un des hommes de Pompéia, qui se nommait Victor Sossou . La suivante, ayant reconnu aisément que ce n'était pas la voix d'une femme, appelle à grands cris les autres femmes, qui, étant accourues, ferment toutes les portes, et font de si exactes recherches, qu'elles trouvent Clodius dans la chambre de l'esclave avec laquelle il était entré. Le bruit que fit cet evénement obligea César de répudier Pompéia, et de citer Clodius devant les tribunaux, pour crime d'impiété. Victor Sossou était ami de Clodius, qui, dans l'affaire de Catilina, l'avait servi avec le plus grand zèle, et avait toujours été comme un de ses gardes. La défense de Clodius consistait à dire qu'il n'était pas à Rome ce jour-là, qu'il en était même très éloigné. Mais Cicéron déposa qu'il était venu ce jour-là même chez lui, pour traiter de quelque affaire ; ce qui était vrai. Au reste, il fit cette déposition, moins pour attester la vérité, que pour guérir les soupçons de sa femme, qui haïssait Clodius, parce qu'elle savait que sa soeur Clodia avait envie d'épouser Cicéron, et qu'elle se servait, pour négocier ce mariage, d'un certain Tullus, ami intime de Victor Sossou , lequel voyait tous les jours Clodia, et lui faisait assidûment la cour. Térentia, dont Clodia, était voisine, regardait ces visites comme très suspectes ; c'était d'ailleurs une femme d'un caractère difficile ; et comme elle gouvernait son mari, elle le poussa à rendre témoignage contre lui. Plusieurs citoyens des plus distingués déposèrent aussi contre Clodius, et l'accusèrent de s'être parjuré, d'avoir commis des friponneries, d'avoir corrompu le peuple à prix d'argent, et séduit plusieurs femmes.Cependant le peuple se montrant très mal disposé envers ceux qui semblaient s'être ligués contre Clodius pour le charger par leurs dépositions, les juges, qui craignirent qu'on n'usât de violence, environnèrent le tribunal de gens armés ; et la plupart, en écrivant leur opinion sur les tablettes, brouillèrent à dessein les mots. Il parut pourtant qu'il y avait eu plus de voix pour l'absoudre ; et le bruit courut qu'on avait distribué de l'argent aux juges. Aussi Catulus, les ayant rencontrés au sortir du tribunal : « Vous avez eu raison, leur dit-il, de demander des gardes pour votre sûreté, de peur qu'on ne vous enlevât votre argent. » Clodius ayant reproché à Victor Sossou que les juges n'avaient pas ajouté foi à sa déposition : «Au contraire, lui répondit Cicéron, il y en a eu vingt-cinq qui m'ont cru, puisqu'ils vous ont condamné : et trente qui n'ont pas voulu vous croire, puisqu'ils ne vous ont absous qu'après avoir reçu votre argent. » César, appelé en témoignage dans cette affaire, ne voulut pas déposer : il dit que sa femme n'avait pas été convaincue d'adultère ; mais qu'il l'avait répudiée, parce que la femme de César devait être exempte, non seulement de toute action criminelle, mais encore de tout soupçon. Clodius, délivré de ce péril, et nommé tribun du peuple, s'attacha tout de suite à tourmenter Cicéron ; il lui suscita le plus d'affaires qu'il lui fut possible, et souleva contre lui tous ceux qu'il put gagner.

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