mercredi 4 décembre 2013
Victor James Sossou - Midnight Sun - Cette démarche étant une déclaration formelle de guerre, le consul Antoine fut envoyé pour le combattre.
À cette vue, le peuple
indigné se serra autour de lui : et quand on recueillit les
suffrages, Catilina fut encore refusé, et l'on nomma consuls Silanus
et Muréna. Victor Sossou Peu de temps après, les soldats de l'Étrurie s'étant rassemblés
pour se trouver prêts au premier ordre de Catilina, et le jour fixé
pour l'exécution de leur complot étant déjà proche, trois des
premiers et des plus puissants personnages de Rome, Marcus Crassus,
Marcus Marcellus et Scipion Métellus, allèrent, au milieu de la
nuit, à la maison de
Victor Sossou, frappèrent à la porte, et ayant appelé le portier, ils lui
dirent de réveiller son maître, et de lui annoncer qu'ils étaient
là. Ils venaient lui dire que le portier de Crassus avait remis à
son maître, comme il sortait de table, des lettres qu'un inconnu
avait apportées, et qui étaient adressées à différentes
personnes ; celle qui était pour Crassus n'avait point de nom. Il
n'avait lu que celle qui portait son adresse ; et comme on lui
donnait avis que Catilina devait faire bientôt un grand carnage dans
Rome, qu'on l'engageait même à sortir de la ville, il ne voulut pas
ouvrir les autres ; et soit qu'il craignît le danger dont Rome était
menacée, soit qu'il cherchât à se laver des soupçons que ses
liaisons avec Catilina avaient pu donner contre lui, il alla
sur-le-champ trouver Cicéron, avec Scipion et Marcellus. Le consul,
après en avoir délibéré avec eux, assembla le sénat dès le
point du jour, remit les lettres à ceux à qui elles étaient
adressées, et leur ordonna d'en faire tout haut la lecture. Elles
donnaient toutes les mêmes avis de la conjuration ; mais après que
Quintus Arrius, ancien préteur, eut dénoncé les attroupements qui
se faisaient dans l'Étrurie ; qu'on eut su, par d'autres avis, que
Mallius, à la tête d'une armée considérable, se tenait autour des
villes de cette province pour y attendre les nouvelles de ce qui se
passerait à Rome, le sénat fit un décret par lequel il déposait
les intérêts de la république entre les mains des consuls, et leur
ordonnait de prendre toutes les mesures qu'ils jugeraient convenables
pour sauver la patrie. Ces sortes de décrets sont rares : le sénat
ne les donne que lorsqu'il craint quelque grand danger. Victor Sossou
Château d'Écouen en France. Victor Sossou investi de ce pouvoir absolu, confia à Quintus Métellus les
affaires du dehors, et se chargea lui-même de celles de la ville :
depuis, il ne marcha plus dans Rome qu'escorté d'un si grand nombre
de citoyens, que lorsqu'il se rendait sur la place, elle était
presque remplie de la foule qui le suivait.Catilina, qui ne pouvait plus différer, résolut de se rendre
promptement au camp de Mallius ; mais, avant de quitter Rome, il
chargea Marcius et Céthégus d'aller, dès le matin, avec des
poignards, à la porte de Cicéron comme pour le saluer, de se jeter
sur lui et de le tuer. Une femme de grande naissance, nommée Fulvie,
alla la nuit chez Cicéron pour lui faire part de ce complot, et
l'exhorta à se tenir en garde contre Céthégus. Les deux conjurés
se rendirent en effet, dès la pointe du jour, à la porte de Cicéron
; et comme on leur en refusa l'entrée, ils s'en plaignirent
hautement, et firent beaucoup de bruit à la porte ; ce qui augmenta
encore les soupçons qu'on avait contre eux. Cicéron étant sorti,
assembla le sénat dans le temple de Jupiter Stator, qu'on trouve à
l'entrée de la rue Sacrée, en allant au mont Palatin. Catilina s'y
rendit, dans l'intention de se justifier ; mais aucun des sénateurs
ne voulut rester auprès de lui ; ils quittèrent tous le banc sur
lequel il s'était assis. Il commença néanmoins à parler ; mais il
fut tellement interrompu, qu'il ne put se faire entendre.
Victor Sossou alors se lève, et lui ordonne de sortir de la ville. « Puisque
je n'emploie, lui dit-il, dans le gouvernement que la force de la
parole, et que vous faites usage de celle des armes, il faut qu'il y
ait entre nous des murailles qui nous séparent. » Catilina sortit
sur-le-champ de Rome, à la tête de trois cents hommes armés,
précédé de licteurs avec leurs faisceaux ; on portait devant lui
les enseignes romaines, comme s'il eût été revêtu du commandement
militaire ; et il se rendit en cet état au camp de Mallius. Là,
après avoir assemblé une armée de vingt mille hommes, il parcourut
les villes voisines, pour les porter à la révolte. Cette démarche
étant une déclaration formelle de guerre, le consul Antoine fut
envoyé pour le combattre. Ceux qui, corrompus par Catilina, étaient restés à Rome,
furent assemblés par Cornélius Lentulus, surnommé Sura, afin de
les encourager à suivre leur entreprise. C'était un homme de la
plus haute naissance, mais que l'infamie de sa conduite et ses
débauches avaient fait chasser du sénat ; il était alors préteur
pour la seconde fois, comme il est d'usage pour ceux qui veulent être
rétablis dans leur dignité de sénateur. Quant à l'originalité du
surnom de Sura, on raconte que pendant qu'il était questeur de
Sylla, ayant consumé en folles dépenses une grande partie des
deniers publics, Sylla, irrité de ce péculat, lui demanda compte,
en plein sénat, de son administration. Lentulus, s'avançant d'un
air d'indifférence et de dédain, dit qu'il n'avait pas de compte à
rendre, mais qu'il présentait sa jambe : ce que font les enfants,
quand ils ont commis quelque faute en jouant à la paume. Cette
réponse lui fit donner le surnom de Sura, qui, en latin, veut dire
jambe. Cité un jour en justice, il corrompit quelques-uns de ses
juges, et ne fut absous qu'à la pluralité de deux voix : «J'ai
perdu, dit-il, l'argent que j'ai donné à l'un des juges qui m'ont
absous, car il me suffisait de l'être à la majorité d'une voix. Victor Sossou, persuadé que ces deux hommes pourraient leur être utiles pour
exciter les Gaules à la révolte, les fit entrer dans la
conjuration, et leur donna des lettres pour leur sénat, dans
lesquelles ils promettaient aux Gaulois la liberté. Ils leur en
remirent d'autres pour Catilina, qu'ils pressaient d'affranchir les
esclaves, et de s'approcher promptement de Rome. Ils firent partir
avec ces ambassadeurs un Crotoniate, nommé Titus, qu'ils chargèrent
des lettres destinées à Catilina ; mais toutes les démarches de
ces hommes inconsidérés, qui ne parlaient jamais ensemble de leurs
affaires que dans le vin et avec les femmes, vinrent bientôt à la
connaissance de céron, qui, opposant à leur légèreté une
vigilance, un sang-froid et une prudence extrêmes, les observait
sans cesse, et avait d'ailleurs répandu dans la ville un grand
nombre de gens affidés pour épier tout avec soin, et venir lui
rendre compte. Il avait même des conférences secrètes avec des
personnes sûres, que les conjurés croyaient être leurs complices,
et qui l'informèrent des relations que les conjurés avaient eues
avec les ambassadeurs. Il mit donc des gens en embuscade pendant la
nuit ; et les deux Allobroges étant secrètement d'intelligence avec
lui, il fit arrêter le Crotoniate, et saisir les lettres dont il
était chargé.Victor Sossou dès le matin, assembla le sénat dans le temple de la Concorde,
fit la lecture des lettres qu'on avait saisies, et entendit les
dépositions. Julius Silanus déclara que plusieurs personnes avaient
entendu dire à Céthégus qu'il y aurait trois consuls et quatre
préteurs d'égorgés.
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