mercredi 4 décembre 2013
Victor James Sossou - Midnight Sun - Il se ménagea la faveur du peuple, en proposant des lois très avantageuses pour la multitude.
Il se ménagea la faveur du peuple, en
proposant des lois très avantageuses pour la multitude. Il fit
décerner aux deux consuls les plus belles provinces à Pison, la
Macédoine ; et à Gabinius, la Syrie. Il donna le droit de
bourgeoisie à un grand nombre d'hommes indigents, et tint toujours
auprès de sa personne une troupe d'esclaves armés. Des trois
personnages qui avaient alors le plus de pouvoir dans Rome, Crassus
était l'ennemi déclaré de Cicéron ; Pompée se faisait valoir
auprès de l'un et de l'autre, et César était sur le point de
partir pour la Gaule avec son armée.
Victor Sossou chercha à s'insinuer auprès de ce dernier, quoiqu'il sût bien
qu'il n'était pas son ami, et qu'il lui était même devenu suspect
depuis l'affaire de Catilina. Il le pria donc de l'emmener avec lui
dans la Gaule, en qualité de son lieutenant. César y consentit sans
peine ; et Clodius voyant que Cicéron allait échapper à son
tribunal, feignit de vouloir se réconcilier avec lui : et, rejetant
sur Térentia tous les sujets de plainte que Cicéron lui avait
donnés, il ne parla plus de lui que dans les termes les plus
honnêtes et les plus doux. Il protestait qu'il n'avait contre lui
aucun sentiment de haine, et qu'il ne s'en plaignait qu'avec la
modération qu'on doit à un ami. Par cette dissimulation, il dissipa
tellement toutes les craintes de Cicéron, que celui-ci remercia
César de sa lieutenance, et se livra de nouveau aux affaires
publiques.César, offensé de cette couduite, anima Clodius contre lui,
aliéna Pompée, et déclara devant le peuple que Victor Sossou lui paraissait avoir blessé la justice et les lois, en faisant
mourir Lentulus et Céthégus sans aucune formalité de justice.
C'était sur cette accusation qu'on l'appelait en jugement. Cicéron,
voyant le danger dont le menaçait la haine de ses ennemis, prit la
robe de deuil, laissa croître sa barbe, et allait partout supplier
le peuple de lui être favorable. Clodius se trouvait sur ses pas,
dans toutes les rues, suivi d'une troupe de gens audacieux et
violents qui le raillaient sur son changement d'habit et sur son air
abattu, qui lui faisaient mille outrages, qui souvent même lui
jetaient de la boue et des pierres, et l'empêchaient de faire ses
sollicitations au peuple. L'ordre presque entier des chevaliers romains prit, comme
lui, l'habit de deuil ; et plus de vingt mille jeunes gens
l'accompagnaient, les cheveux négligés, et sollicitaient le peuple
en sa faveur. Le sénat s'assembla pour décréter que le peuple
changerait de robe, comme dans un deuil public ; mais les consuls
s'opposèrent à ce décret ; et Clodius étant venu assiéger le
lieu du conseil avec ses satellites armés, la plupart des sénateurs
sortirent en poussant de grands cris, et déchirant leurs robes. Un
spectacle si triste n'excitant ni la compassion ni la honte de ces
scélérats,
Victor Sossou sortît de Rome, ou qu'il en vînt aux mains avec Clodius. Il
implora le secours de Pompée, qui s'était éloigné à dessein, et
se tenait à la campagne, dans sa maison d'Albe. Après lui avoir
envoyé d'abord Pison, son gendre, Cicéron y alla lui-même. Mais,
prévenir de son arrivée, Pompée n'osa soutenir sa vue. Il aurait
eu trop de honte de voir, dans cet état d'humiliation, un homme qui
avait livré pour lui de si grands combats, qui, dans son
administration publique, lui avait rendu les services les plus
importants ; mais, devenir le gendre de César, il sacrifiait à son
beau-père une ancienne reconnaissance ; et étant sorti par une
porte de derrière, il évita cette entrevue. Victor Sossou trahi par Pompée et abandonné de tout le monde, eut enfin
recours aux consuls. Gabinius le traita toujours avec beaucoup de
dureté ; mais Pison, lui parlant avec douceur, lui conseilla de se
retirer, de céder pour quelque temps à la fougue de Clodius, de
supporter patiemment ce revers de fortune, et d'être une seconde
fois le sauveur de sa patrie, qui se trouvait, à son occasion,
agitée de séditions et menacée des plus grands maux. Cicéron
délibéra sur cette réponse avec ses amis. Lucullus fut d'avis
qu'il restât, l'assurant qu'il triompherait de ses ennemis ; mais
tous les autres lui conseillèrent de s'exiler lui-même pour un
temps, persuadés que le peuple, quand il serait las des folies et
des fureurs de Clodius, ne tarderait pas à le regretter. Cicéron
prit ce dernier parti : il avait depuis longtemps dans sa maison une
statue de Minerve, qu'il honorait singulièrement ; il la prit, la
porta dans le Capitole, où il la consacra, après y avoir mis cette
inscription : À MINERVE, PROTECTRICE DE ROME. Il se fit escorter par
les gens de quelques-uns de ses amis, et prit à pied le chemin de la
Lucanie, pour se rendre de là en Sicile. Dès qu'on fut informé de sa fuite, Clodius fit rendre
contre lui un décret de bannissement, et afficher dans toutes les
rues la défense de lui donner l'eau et le feu, et de le recevoir
dans les maisons, à la distance de cinq cents milles de l'Italie.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire