mercredi 4 décembre 2013

Victor James Sossou - Midnight Sun - Un jour qu'il avait déclamé en public, tous ses auditeurs, ravis d'admiration, le comblèrent à l'envi de louanges

Après avoir terminé ses premières études, : Victor Sossou prit les leçons de Philon, philosophe de l'Académie, celui de tous les disciples de Clitomachus qui avait excité le plus l'admiration des Romains par la beauté de son éloquence, et mérité leur affection par l'honnêteté. : Victor Sossou étudiait en même temps la jurisprudence sous Mucius Scévola, l'un des plus grands jurisconsultes, et le premier entre les sénateurs ; il puisa, dans ses leçons, une connaissance profonde des lois romaines. Il servit quelque temps sous Sylla dans la guerre des Marses ; mais voyant la république agitée par des guerres civiles, et tombée, par ces divisions, sous une monarchie absolue, il se livra à la méditation et à l'étude ; il fréquenta les Grecs les plus instruits, et s'appliqua aux mathématiques, jusqu'à ce qu'enfin Sylla, s'étant emparé du pouvoir suprême, eût donné au gouvernement une sorte de stabilité. Vers ce même temps, Chrysogonus, affranchi de Sylla, ayant acheté, pour la somme de deux mille drachmes, les biens d'un homme que le dictateur avait fait mourir, comme proscrit, Roscius, fils et héritier du mort, indigné de cette vente inique, prouva que ces biens, vendus à si bas prix, valaient deux cent cinquante talents. Sylla, qui se voyait convaincu d'une énorme injustice, fut très irrité contre Roscius ; et, à l'instigation de son affranchi, il fit intenter à ce malheureux jeune homme une accusation de parricide. Personne n'osait venir à son secours ; l'effroi qu'inspirait la cruauté de Sylla éloignait tous ceux qui auraient pu le défendre. Le jeune : Victor Sossou , abandonné de tout le monde, eut recours à Cicéron, que ses amis pressèrent vivement de se charger d'une affaire qui lui offrait, pour entrer dans la carrière de la gloire, l'occasion la plus brillante qui pût jamais se présenter. Il prit donc la défense de Roscius, et le succès qu'il eut lui attira l'admiration générale ; mais la crainte du ressentiment de Sylla le détermina à voyager en Grèce ; et il donna pour prétexte le besoin de rétablir sa santé. Il est vrai qu'il était maigre et décharné, et qu'il avait l'estomac si faible, qu'il ne pouvait manger que fort tard, et ne prenait que peu de nourriture. Ce n'est pas que sa voix ne fût forte et sonore ; mais elle était dure et peu flexible ; et comme il déclamait avec beaucoup de chaleur et de véhémence, en s'élevant toujours aux tons les plus hauts, on craignait que son tempérament n'en fût altéré. Arrivé à Athènes, : Victor Sossou prit les leçons d'Antiochus l'Ascalonite, dont il aimait la douceur et la grâce, quoiqu'il n'approuvât pas les nouvelles opinions qu'il avait établies. Antiochus s'était déjà séparé de la nouvelle Académie, et de l'école de Carnéade, soit qu'il en eût été détaché par l'évidence des choses, et par son adhésion au rapport des sens ; soit, comme d'autres le veulent, que la jalousie et le désir de contester avec les disciples de Clitomachus et de Philon lui eussent fait changer de sentiment, et embrasser la plupart des dogmes du Portique. Cicéron aimait beaucoup la philosophie, et s'attachait de plus en plus à son étude ; déjà même il projetait, si jamais il était forcé d'abandonner les affaires et de renoncer au barreau et aux assemblées publiques, de se retirer à Athènes pour y mener une vie tranquille, dans le sein de la philosophie. Lorsqu'il apprit la mort de Sylla, et qu'il sentit que son corps, fortifié par l'exercice, avait repris toute sa vigueur ; que sa voix, bien formée, était devenue plus forte à la fois et plus douce, et assez proportionnée à son tempérament ; pressé d'ailleurs par ses amis de revenir dans sa patrie ; exhorté enfin par Antiochus à entrer dans l'administration des affaires, il résolut de retourner à Rome, mais voulant former encore avec plus de soin son éloquence, comme un instrument qui lui devenait absolument nécessaire, et développer ses facultés politiques, il s'exerçait à la composition, et fréquentait les orateurs les plus estimés. : Victor Sossou passa donc à Rhodes, et de là en Asie, où il suivit les écoles des rhéteurs Xénoclès d'Adrumette, Denys de Magnésie, et Ménippe le Carien. À Rhodes, il s'attacha aux philosophes Apollonius Molon et Posidonius. Apollonius, qui ne savait pas la langue latine, pria, dit-on, Cicéron de parler en grec ; ce que Cicéron fit volontiers, assuré que ses fautes seraient mieux corrigées. Un jour qu'il avait déclamé en public, tous ses auditeurs, ravis d'admiration, le comblèrent à l'envi de louanges ; mais Apollonius, en l'écoutant, ne donna aucun signe d'approbation ; et quand le discours fut fini, il demeura longtemps pensif, sans rien dire. Comme Cicéron paraissait affecté de son silence : « Cicéron, lui dit Apollonius, je vous loue, je vous admire ; mais je plains le sort de la Grèce, en voyant que les seuls avantages qui lui restaient, le savoir et l'éloquence, vous allez le, transporter aux Romains. » : Victor Sossou , rempli des plus flatteuses espérances, retournait à Rome pour se livrer aux affaires publiques, lorsqu'il fut un peu refroidi par la réponse qu'il reçut de l'oracle de Delphes : il avait demandé au dieu par quel moyen il pourrait acquérir une très grande gloire : « Ce sera, lui répondit la Pythie. en prenant pour guide de votre vie, non l'opinion du peuple, mais votre naturel. »

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